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Le remède paulinien pour se supporter & se pardonner (Partie 1)

L’apôtre Pierre met solennellement le peuple de Dieu en garde par les paroles suivantes :

« Soyez sobres, veillez : votre adversaire, le diable, comme un lion rugissant, rôde autour de vous, cherchant qui dévorer. » (1 Pierre 5.8)

Nous ne sommes pas ignorants de ses tactiques : il cherche toujours à détruire deux des plus grandes manifestations de Dieu parmi son peuple : la vérité et l’unité. Concernant cette dernière, je crois que nous pouvons tous affirmer qu’elle fut une cible particulièrement attaquée dans les deux dernières années et demi, que ce soit dans les couples, les familles ou l’Église. Satan a bien des manières par lesquelles il peut briser l’unité, mais l’une des plus efficaces est en tentant une personne de demeurer dans l’amertume et dans le manque de pardon. Simplement dit, il fait tout pour éloigner les personnes de l’amour.


Comme l’écrit William Gurnall dans son classique sur l’armure du croyant :

« Si Satan peut nous mettre en désaccord avec un frère, il donne une blessure profonde à notre piété et à toute la cause du Christ. Il sait que nous ne nous donnerons guère la main dans un devoir si nous ne pouvons pas unir nos cœurs dans l’amour. »

Mais pour qu’il y ait tentation d’amertume, de querelles, de conflits, il faut qu’il y ait eu des blessures et des torts causés. Et c’est justement pour cela que les dernières années ont particulièrement été utiles à Satan, puisque celles-ci ont apportées un lot bien particulier de blessures dans les relations : membres qui ont été blessés ou offusqués par certaines décisions ou indécisions de pasteurs ; pasteurs qui ont été blessés ou offusqués par certaines actions ou paroles des membres ; membres qui ont été blessés par d’autres membres ; femme blessée par son mari ; mari blessé par sa femme. Enfants blessés par leurs parents ; parents blessés par leurs enfants. Ami blessé par un ami. Associations d’Église offusquées et blessées par d’autres associations d’Église. Nommez-en, il y en a eu des blessures, des torts et des querelles.


Et tant que nous sommes sur la terre, nous ne pouvons malheureusement pas empêcher la réalité que nous nous causeront mutuellement des torts. Mais il y a une énorme différence entre se faire des tords, laissant le champ libre à Satan pour nous conduire à la division ; ou se faire des torts et se pardonner, ne lui laissant donc aucun espace pour œuvrer en nous. L’auteur de l’épître aux Hébreux écrit : « Poursuivez la paix avec tous […] de peur que quelque racine d’amertume, poussant des rejetons, ne vous trouble, et que par elle un grand nombre soient souillés. » (Hé 12.14-15)

Qui désire que les couples, les familles et les l’église débutent l’année 2022 souillés par l’amertume ? C’est pourquoi j’écris cet article et le suivant, qui se veulent être un petit exposé d’un passage qui — selon moi — apporte un remède paulinien efficace contre cette maladie :

« Revêtez-vous donc, comme des élus de Dieu, saints et bien-aimés, d’affection miséricordieuse, de bonté, d’humilité, de douceur, de patience, vous supportant l’un l’autre et vous pardonnant les uns aux autres, si l’un a un sujet de plainte contre un autre ; comme le Christ vous a pardonné, vous aussi faites de même. Par-dessus tout cela, revêtez-vous de l’amour, qui est le lien de la perfection. » (Colossiens 3.12-15)

Dans ce premier article, j’aimerais parler un peu du contexte dans lequel l’apôtre écrit l’exhortation à l’amour, au support et au pardon : exhortation dont je parlerai plus en détail dans le prochain article.


Remarquer comment Paul débute son exhortation au verset 12 :

« Revêtez-vous donc, comme des élus de Dieu, saints et bien-aimés. »

Il faut savoir qu’au début du chapitre 3, Paul argumente que les chrétiens doivent avoir une perspective céleste sur tout : une perspective céleste qui reflète leur nouvelle identité d’être mort et ressuscité avec le Christ. C’est pourquoi l’apôtre utilise l’image d’enlever le vêtement du vieil homme : c.-à-d., les sentiments, les pensées et les actions qui reflètent qui nous étions avant Christ :

« ayant donc dépouillé le vieil homme avec ses actions » (3.9).

Mais la nouvelle vie en Christ n’est pas seulement un dépouillement ; nous n’enlevons pas seulement des vêtements sales, mais nous en mettons de nouveau, des propres : « Revêtez-vous donc » écrit l’apôtre. Quels sont ces nouveaux vêtements qu’il nous commande de porter ?

« Revêtez-vous donc, comme des élus de Dieu, saints et bien-aimés, d’affection miséricordieuse, de bonté, d’humilité, de douceur, de patience […] »

Avez-vous remarqué qu’avant de parler de ces attitudes de cœur dont nous devrions être vêtus, l’apôtre prend la peine de nous rappeler qui nous sommes aux yeux de Dieu, et cela afin que l’on sache quels sont les vêtements que nous devrions mettre. C’est comme si Paul écrivait : « Agissez d’une manière qui reflète ce que vous êtes réellement en Dieu. » Et, selon l’apôtre, que sommes-nous en Dieu ? Nous sommes élus, saints, et bien-aimés (v.12).


Élus : Ce mot veut dire « choisis ». Sans rien en nous qui pouvait le motiver à être disposé à nous faire le bien ultime, l’Éternel Dieu nous a choisis pour être les récipients particuliers de sa grâce.


Saints : Dieu nous a mis à part du reste des peuples afin que l’on soit sa possession toute particulière.


Bien-aimés : Dieu nous aime tendrement d’une affection éternelle et insondable.


Comprenez-vous la logique évangélique de Paul ?


Nous sommes aussi mauvais que les autres, mais Dieu nous a choisis dans sa souveraineté et par son autorité. Revêtons-nous donc d’humilité, puisque ce n’est pas nous qui avons choisi Christ, mais lui qui nous a choisis, et cela basé sur sa propre liberté gracieuse. D’avoir une autre attitude que l’humilité en face de cette vérité serait vraiment… grossier.


Nous étions tous des enfants de colère et de désobéissance, faisant partie de la même masse d’humanité déchue et perdue. Pourtant, Dieu nous a retirés du royaume des ténèbres à son admirable lumière, faisant de nous un peuple acquis, une nation sainte, un royaume de sacrificateurs. Manifestons donc en œuvre et en pensée notre mise à part. Toute autre conduite serait… grossière !


Nous sommes aussi l’objet de l’amour de Dieu, nous sommes ses bien-aimés. Cela même alors que nous étions contaminés par le péché des pieds jusqu’à la tête ! Quel autre sentiment pourrions-nous avoir en face de cette réalité, si ce n’est de la bonté et de la miséricorde envers les autres ? Le contraire serait vraiment… grossier !


Simplement dit, ces réalités de qui nous sommes en Jésus-Christ devraient normalement nous remplir des sentiments et des dispositions que Paul nous encourage d’avoir. Frères et sœurs, si nous prenions davantage de temps à méditer ce que nous sommes en Jésus — des élus, saints, bien-aimés — nous serions, par la grâce puissante de l’Esprit, rempli de plus en plus d’affection miséricordieuse, de bonté, d’humilité, de douceur et de patience.


Quand Paul nous exhorte de nous supporter et de nous pardonner, c’est parce que ce sont là les actions qui reflètent justement cette affection miséricordieuse, cette bonté, cette humilité, cette douceur, cette patience, et c’est parce que ce sont les seuls comportements qui reflètent qui nous sommes réellement en Dieu et qui Dieu est réellement pour nous, en Christ.


En fait, lorsque nous manquons de pardon les uns pour les autres — dans le couple, la famille ou l’Église — nous devrions nous percevoir comme des personnes qui portent toutes encore des vêtements vraiment très sales — les mêmes vêtements que le reste du Monde. Mais ce n’est pas comme ça que ça doit être dans une communauté et dans une famille chrétienne, composé de gens qui confessent être les bien-aimés de Dieu. Notre « habillement » et notre « odeur » se doivent d’être différents, parce que nous sommes différents en Christ.


Dans le prochain article, nous méditerons précisément l'exhortation à se supporter et à se pardonner les uns les autres. Je vous aime, bien-aimés du Seigneur.


Soli Deo Gloria

Vincent Lemieux

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